Au Maroc, la mafia du sable transforme les plages en or. Et les fait disparaître.
Des millions de tonnes. Le boum de la construction a créé un marché clandestin que les filières légales ne peuvent satisfaire. Le sable est la matière essentielle à la confection du béton. Extrait illégalement, il est ensuite revendu dans les circuits officiels du bâtiment.
Au Maroc, depuis dix ans, le boom du BTP a fait oublier toute préoccupations environnementales, le royaume s’est lancé dans des projets titanesques.
Mais les grains de sable du désert, trop fins, trop ronds, ne conviennent pas à la construction. Résultat : selon une estimation du gouvernement marocain, la moitié des 30 millions de tonnes consommées chaque année dans le pays provient de l’extraction sauvage dans la mer, les dunes et les oueds (l’embouchure des rivières).
Ils sont des milliers dans le pays à vivre de ce trafic.
C’est devenu un mode de survie pour une centaine de jeunes garçons de Larache près de Tanger pour 6 euros par jour. Il n’y a maintenant plus de plage en bas de leur falaise mais rares sont ceux et celles qui osent se battre et s’élever contre les mafias du sable.